Write it, cut it, paste it, save it

En ce moment, j’ai presque la sensation de me retrouver dans une chanson de Daft Punk.

Snap it, work it, quick – erase it,
Write it, cut it, paste it, save it,
Load it, check it, quick – rewrite it,
Name it, rate it, tune it, print it,
Turn it, leave it, stop – format it.

Tant et tant de choses à faire. Pour faire quoi au juste ? Commençons par le commencement !

En Octobre 2012 (Oui, ça date ! J’aurais presque pu commencer par « il était une fois…« ), j’ai envoyé mon roman Sur les berges du Vide à une poignée d’éditeurs. Pour la première fois, j’osais démarcher avec l’un de mes textes, celui le plus abouti à mes yeux. Pour preuve, je pense encore deux ans plus tard qu’il s’agit de ma meilleure histoire à ce jour. Pas la meilleure en terme de qualité : cela tient simplement au fait que malgré les deux ans écoulés depuis la fin du premier tome (un peu moins d’un an depuis le second), le monde, les personnages, tout reste encore présent à mes côtés, dans mon esprit. Je n’y peux rien, je voues une affection toute particulière à Louis et Valentin, mes deux protagonistes aussi imparfaits qu’attachants.

Au bout de quelques mois, les premières réponses sont arrivées peu à peu. Toujours les mêmes, négatives et succinctes. Même si on s’y attend, même si on s’y prépare, impossible d’éviter une petite pointe de déception. En parallèle, j’ai continué d’écrire, bien sûr. Des nouvelles, d’autres romans. Au cours de ce laps de temps, trois de mes nouvelles ont été acceptées par des éditeurs. Toutes ces bonnes nouvelles – autant de boost à la motivation – m’ont permis d’occulter le fait que chacun leur tour, les éditeurs refusaient mon roman. Je ne leur en tiens pas rigueur, c’est le jeu et je m’y attendais en me lançant dans cette aventure éprouvante, mais ô combien enrichissante.

D’autres éditeurs ont succédé aux premiers, le temps de les choisir, de les sélectionner en fonction de leur ligne éditoriale, de mon style, de l’histoire de ce roman. C’est le parcours de nombreux auteurs, presque de tous, je pense. Mais chaque mois passant, j’attendais avec impatience la réponse de ce tout premier éditeur à qui j’avais écrit, et qui restait silencieux. Pourquoi celui-ci en particulier ? Eh bien, la réponse était simple : il s’agissait de l’éditeur le plus approprié pour le roman à mes yeux, et, chose non négligeable : celui qui pourrait lui offrir un public de passionnés d’ampleur. Au bout de dix mois, j’ai envoyé un premier message et j’ai alors eu la chance d’entrer en contact avec un interlocuteur adorable et compétent. Les semaines ont continué de passer, je l’ai recontacté deux mois plus tard, puis quatre. Même s’il ne pouvait pas me donner de réponse, il me permettait de suivre l’évolution de mon roman au sein de la maison d’édition. Pas en détail, certes, mais cela me faisait un bien fou de le savoir en comité de lecture ou entre les mains d’une éditrice.

Après toute cette attente, la réponse est tombée : « Votre manuscrit ne peut être retenu en l’état ». Si le message s’était arrêté là, il n’y aurait pas eu matière à s’extasier, encore moins à se réjouir. Mais voilà, vous vous en doutez sûrement (sinon je n’aurais pas fait de post à ce sujet !), le mail ne consistait pas en une seule phrase bateau et de vagues encouragements. Pour la première fois, je recevais une analyse du roman, une explication détaillée de leur choix, les points qu’ils avaient jugés positifs, et surtout, les quelques points négatifs qui les poussait finalement à me dire non, pour l’instant, malgré la lecture intégrale par deux personnes de leur comité. Encore mieux, en conclusion, ils m’offraient les trois axes à améliorer.

1. Corriger le rythme et les longueurs
2. Éclaircir l’intrigue pour qu’elle soit mise en avant au plus vite
3. Réduire les dialogues pour les rendre moins théâtraux

Voilà donc où je me retrouve aujourd’hui. Deux ans plus tard, je m’attelle à retravailler entièrement l’histoire de Louis et Valentin. Quelques mois après la fin de ce premier tome, j’avais envisagé de retravailler le texte en recevant les premiers refus, mais je ne savais pas quelle voie prendre, ni par où commencer. C’est maintenant bien plus clair, grâce à ce « simple » message.

Des consignes simples, que j’applique depuis une semaine. La première relecture me motive énormément : je me rends déjà compte de l’évolution de mon style depuis deux ans. Les phrases tombent comme des mouches sous mon joli stylo violet, perdant de leur lourdeur, et surtout de leur longueur. Sans même avoir à réfléchir, je remarque plus aisément les passages trop lents et les interventions pas forcément nécessaires à l’histoire. J’ai l’impression étrange de redécouvrir mon histoire, d’un œil neuf, de dépoussiérer le récit et apercevoir enfin, sous un style à l’époque un peu trop soutenu / pompeux, le potentiel mentionné par l’éditeur.

J’espère terminer de remanier le tout sous un mois environ, même si je débute seulement. Après ces corrections, il me restera à tout modifier à l’écran, réagencer les premiers chapitres pour permettre au lecteur de plonger plus vite dans l’histoire (quelques idées me viennent déjà !), et faire relire le tout à quelques relecteurs assez fermes pour oser me pointer les défauts restants. Je peux vous dire que je regrette amèrement de ne pas avoir eu le temps de m’investir assez du côté de Cocyclics ces derniers mois : leur avis m’aurait été des plus précieux !

Je retourne donc me remettre au travers, pour ne pas faire mentir ce post ! Une chose est sûre, la motivation suscitée par des remarques telles que « l’histoire me plait beaucoup » ou « un petit côté Sherlock Holmes dans la relation entre les deux personnages », de la part d’un si grand éditeur, n’est pas près de retomber 😉

Je vous tiendrai au courant des avancées très bientôt 🙂
[01/02/2014 : Sur les berges du Vide, corrections en cours : 62 pages sur 124]

Hold your own
Know your name
And go your own way
And everything will be fine
~ Jason Mraz – Details In the Fabric

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