De la démotivation

Depuis quelques temps, afin de réussir à boucler le second tome de mon roman, j’ai réussi à m’imposer d’écrire un certain nombre de mots par jour. Cela m’a permis de découvrir plusieurs choses :

  • J’en suis capable : cela va faire presque trois semaines que j’écris, sans grand mal, environ 2000 mots par jour.
  • Cela m’est assez simple : en deux courtes sessions, j’arrive en général à assembler ces 2000 mots. Chacune entre 30 et 45 minutes, maximum.
  • Je m’éparpille énormément : impossible pour moi de rester en ligne pour les écrire, sinon je me retrouve malgré moi au bout de cinq minutes à peine sur n’importe quel site, même si cela partait d’une bonne intention au départ (comme chercher un synonyme). Solution trouvée : je coupe internet pour écrire…
  • J’ai les yeux rivés au compteur : je n’arrive plus, depuis un moment, à retrouver cette joie de me perdre dans mon texte. Je suis constamment en train de vérifier que j’avance, que les pages défilent, que les mots s’accumulent. Bien plus que de profiter de l’histoire et de mes personnages, comme c’était le cas avant.
  • J’avance plus vite avec un plan : j’ai la (très) fâcheuse habitude d’écrire sans plan, la plupart du temps, de suivre simplement l’évolution de mes personnages, de regarder par-dessus leur épaule pour les faire vivre et narrer, en quelque sorte, leurs aventures. Pourtant, afin de boucler à temps mon roman, j’ai dû une nouvelle fois me forcer à écrire un plan détaillé des quelques scènes qui me menaient jusqu’à la fin. Soudain, même si mes personnages continuaient à partir dans leurs divagations (ou plutôt les miennes), je me suis rendue compte que mon travail en était tout de même facilité. Même si j’ai beau détester les plans au plus haut point, ou surtout les rédiger, je dois m’avouer vaincue : ils me facilitent largement la tâche.

Mais voilà… c’est là où le bas blesse ! Depuis que j’ai sous les yeux le plan qui me mène jusqu’à la fin de l’intrigue, je me rends compte que ma motivation, récupérée à grand mal, se retrouve en berne. J’ai cru un long moment que c’était dû au fait que je connaissais désormais la fin de mon histoire, et qu’il m’importait du coup un peu moins de la raconter, puisque je savais, moi, comment elle terminait. (J’en avais une idée vaguement précise, même si elle incorporait un temps la mort de l’un des protagonistes et que le sort en a finalement décidé autrement). Mais je me rends compte peu à peu que le problème est somme toute très différent. Grâce à ce plan méticuleux, j’ai constaté qu’un troisième tome serait superflu et que ce second opus serait le dernier. Sur les berges du Vide sera un dyptique, et je pense même envisager, dans le futur, de le rassembler en un seul tome comportant deux grandes parties. Et nous effleurons donc le plus gros problème : je réalise enfin que je n’ai pas la moindre envie d’abandonner mes personnages, mon univers…

Ce monde si particulier m’est apparu dans son ensemble dès les premières lignes. Depuis plusieurs mois désormais, je vivais avec ces personnages, portant chacun un petit bout de moi (comme pour beaucoup d’auteurs !). Ce royaume, je l’ai façonné des semaines durant (même si je ne suis pas sûre que cela transparaisse à la lecture), y incorporant beaucoup des choses qui me passionnent. Et à l’idée que le point final de ce dyptique marquera la fin de cette aventure, je dois avouer que je me sens malheureuse. Il faut savoir laisser partir ses personnages et ses histoires, j’y reviendrai peut-être même un jour, qui sait ! Rien ne m’empêche de les suivre pour une nouvelle aventure, absolument rien, même. Toutefois, il est difficile pour moi de fermer ce livre là.

Je crois bien que je regrette soudain de ne pas avoir prévu une bonne dizaine de tomes, comme L’Assassin Royal ou Le Trône de Fer !

Au final, j’essaie de me motiver en envisageant mon prochain projet. Dilemme ! Je ne sais pas lequel choisir. Voilà qui est tout de même plus agréable, comme doute ! J’hésite à l’heure actuelle entre :

  • Ijok, roman post-apocalytique, son anti-héros, ses jumeaux, son épopée teintée de fantastique.
  • Jovan, thriller surnaturel, ses fantômes, son horreur, son hôpital abandonné et hanté.
  • Léthé, novella fantastique, ses regrets, son mystère.

Sans oublier que je dois reprendre le second tome d’Eden, la tranche de vie de mon personnage fétiche, son évolution, ses galères et son retournement prévu.
Ou d’autres encore, pour partir sur une page complètement vierge : romance, historique, urban fantasy…

Je ne sais trop comment me décider ! Une chose est sûre toutefois, ce prochain projet sera traité différemment. J’y appliquerai les nouvelles méthodes d’écriture acquises ces derniers mois, pour tenter de me faciliter la tâche (et m’éviter du stress inutile en cours de rédaction, en me rendant compte que je ne sais plus où va l’histoire, ni comment elle va se terminer !). Méthode des flocons, World Quiz, tableau de liège, étapes de plan et de mise en forme, tout est prêt… Il n’y plus qu’à, comme on dit !

 

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