De petites pièces d’un curieux puzzle se sont mises en place début Juillet, et voilà qu’un nouveau personnage m’a murmuré son histoire à l’oreille. Un récit inattendu pour moi (surtout en plein travail sur le remaniement d’un autre roman !), mais qui rassemblait pourtant beaucoup d’éléments qui me passionnent et auxquels je n’avais pas encore touché. Après beaucoup d’hésitation et presque une semaine de retard, je me suis laissée tenter par le Camp NaNoWriMo de Juillet.
Pour ceux d’entre vous qui ne seraient pas familiers avec le concept du NaNoWriMo et de ses « camps de vacances », je reprends une description trouvée sur le site des Wrimos français :
Le NaNoWriMo (Mois (inter)National de l’Écriture de Romans) est une façon amusante et stimulante de concevoir l’écriture de romans. Les participants commencent à écrire le 1er novembre. Le but est d’écrire un roman de 175 pages (50 000 mots) avant minuit le 30 novembre.
Durant les deux camps d’Avril et Juillet, les objectifs peuvent être revus à la baisse : le nombre de mots est choisi en fonction de l’envie et du temps. Pour celui-ci, avec un emploi du temps chargé en parallèle, je m’étais fixé un objectif de 25,000 mots, soit un tout petit peu plus de 1000 mots par jours. (Je me suis depuis juré de ne plus jamais considérer mes romans en terme de mots et de passer mes journées à ces comptes d’apothicaire, c’est éreintant !)
Histoire de rajouter un challenge supplémentaire (comme si ceux du temps limité et du nombre de mots imposés ne suffisaient pas !), j’ai chamboulé mes habitudes et décidé d’écrire un roman au présent, chose inédite pour moi. Enfin, je visais un roman court, chose à laquelle j’ai (comme toujours !) lamentablement échoué.
En quoi consiste donc Petrichor ?
Il s’agit d’un roman surnaturel (ou paranormal ? Hm.), une chasse aux fantômes où s’affrontent un sauveteur de spectres de la vieille école, traditionaliste dans l’âme, Petrichor, et un kidnappeur d’esprits adepte de haute-technologie, Calame.
L’aventure commença donc le 8 juillet. Au 13 juillet, je passais la barre des 10,000 mots avec une avance considérable sur les 6,000 prévus.
Puis celle des 15,000 le 15 juillet. A cette occasion, je vous postais un extrait sur Facebook (mais encore une fois, attention, il ne s’agit que d’un premier jet !) :
Une brise fraîche chahute les branches des arbres séculaires. La sylve frissonne un moment, puis la bourrasque s’éloigne, m’arrachant un soupir.
— Bon. Nous n’avons plus qu’à faire le tour. À ton tour de profiter des ronces.
J’ouvre la marche, Calame sur mes talons. Ses jurons, soufflés à voix basse, me soutirent un sourire satisfait ; son somptueux manteau déguste.
Après avoir enjambé le muret, nous nous retrouvons enfin face à l’entrée du manoir. Calame siffle d’admiration, les poings sur les hanches.
— Dommage que tout soit en si mauvais état, ça devait être magnifique à l’époque.
— Il n’y a que la vétusté qui te gêne, toi ?
Quand Calame me sourit, sa langue pointe entre ses dents éclatantes, joueuse. (…) Son rictus revient en force, accompagné de sa satanée fossette.
Enfin, toutes les recherches effectuées par le passé sur les lieux hantés me devenaient utiles et me permettaient d’agrémenter le roman de détails et de descriptions appuyées sur des lieux réels, mais bien sûr développées et améliorées selon mon imagination. Toute l’île fictive de Pavla, où se rendent Petrichor et Calame, me vint en un après-midi, tout comme le sombre passé de ces lieux.
Grâce à cette inspiration soudaine et portée par le réalisme des personnages qui avaient pris forme dans mon esprit (et qui ne se gênaient pas pour me souffler leur avis et tourmenter mon plan initial, bien souvent !), j’atteignis l’objectif de mon Camp NaNo avec plus de 10 jours d’avance, le 20 juillet. Alors que j’avais prévu une moyenne de 1000 mots par jour, je tournais entre 2000 et 3000, voire bien souvent plus.
Mais bien sûr, l’aventure n’était pas terminée ! Petrichor continuait la sienne aux côtés de Calame : ils venaient tout juste de sortir d’un fort mauvais pas, et s’apprêtaient à rencontrer bien pire. Ils continuaient à me surprendre, autant l’un que l’autre. Je pensais être à la moitié du roman, selon mes (terribles) calculs, et donc respecter plus ou moins mon envie de roman « court ». Enfin, presque ! (Chose qui bien sûr s’avéra largement fausse par la suite.)
Au 23 juillet, la barre des 30,000 mots fut amplement dépassée, puisque je virevoltais aux alentours de 31,600 mots ! Je partageai alors (toujours sur Facebook) l’image à l’origine de ce roman, découverte sur Tumblr, l’allumette qui avait réussi à embraser quelques idées qui couvaient depuis longtemps : un mot dont je tombe amoureuse, qui à son tour m’inspire un personnage, une photographie offrant un cadre adéquat pour son histoire. Et à partir d’un simple cliché, voici un récit qui s’installe, presque dans son intégralité.
Par ailleurs, l’une de mes artistes préférées acceptait d’illustrer Petrichor et Calame ! Je pourrais d’ailleurs bientôt vous offrir les premières ébauches de ces personnages auxquels je me suis attachée un peu plus chaque jour, et qui j’espère sauront vous plaire tout autant ! D’ailleurs, ce premier roman est narré par Petrichor, mais Calame me réclame sa propre histoire, donc une suite n’est pas à exclure. 🙂 Et vu où m’ont menée ces deux-là, cela me semble approprié !
Pour continuer à partager avec vous ce mois trépidant, je postai une petite photographie, pour vous montrer l’un de mes tableaux d’inspiration. Ici, les chapitres de Petrichor en envahissaient une bonne partie, puisque j’avais planifié et affiché l’intégralité du roman. Pour une ‘jardinière’ comme moi, qui progresse en général selon le gré du vent et des lubies de mes personnages, c’était une première !
Et vous, aimez-vous réunir ce qui vous inspire, vous motive ? J’adore intercaler des citations, des cartes postales du monde entier, des petits mots qui me motivent, ou des images qui me plaisent, sur ce grand tableau qui me fait face chaque jour, en plus de ma fenêtre sur verdure.
Petrichor dépassa les 40,000 mots ce week-end là. Je pensais, avec un petit coup de pouce, doubler peut-être mon objectif du NaNo avant la fin, voir même finir le roman cette semaine-là. J’avais raison ! Le 31 juillet, à la fin du Camp, j’avais dépassé les 50,000 mots, soit deux fois mon objectif, et je peux vous annoncer fièrement que j’y ai mis le point final hier soir, avec au compteur plus de 57,000 mots. Voici d’ailleurs la petite capture d’écran traditionnelle, pour ceux qui aiment les statistiques :
Alors, quel avenir désormais pour Petrichor et Calame ? Tout d’abord, leur trouver un titre approprié (ou Calame risque d’être jaloux !), puis de manière plus importante, retravailler ce texte. Pour le moment, il vient de voguer vers mes bêta-lecteurs, dont j’attends l’approbation les retours avec hâte et angoisse ! 🙂 Il sera alors temps de réfléchir à leur trouver une forme finale. Ce sera la suite logique de cet incroyable voyage, un roman écrit en 26 jours et dont je suis finalement très fière.
J’espère que cette histoire vous plaira et que vous aurez autant hâte que moi de la découvrir ! Merci à tous pour votre soutien et vos gentils mots durant tout ce mois-ci, qui m’ont aidée, chacun à leur façon, à boucler cet envoûtant challenge !
(Photographie de gauche © Karen Hunnicutt)