Portfolio Type: romans

Broken Souls – Tome 2, Calame

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Dans un monde brisé où errent les âmes perdues, les survivants dissimulent de monstrueux secrets…

Désavoué par les hautes instances des Rabatteurs depuis sa mission difficile sur l’île, Calame est de nouveau mis à l’épreuve : il est contraint de prendre sous son aile un petit nouveau.

Mais Ancile n’est pas vraiment un inconnu. Calame et lui partagent un lourd passé. Comment Calame gèrera-t-il ces retrouvailles forcées, dans la tourmente d’une mission périlleuse qui leur révélera le véritable destin des âmes perdues ? Pris au piège de secrets qui le dépassent, il va s’apercevoir qu’il ne peut compter que sur une seule personne… Petrichor. Une fois encore, ils devront faire équipe et surmonter leurs différences, seuls face au reste du monde.

Format : Roman
Style : 
Horreur, Fantastique
Éditeur : Milady, collection Emma
Parution : 12 Juillet 2017

Découvrir le début du premier chapitre

— Pourquoi est-ce qu’elle s’obstine à t’envoyer un bouquet toutes les semaines ? Franchement, ça me dépasse.

Les pétales des jonquilles se froissent sous mes doigts, emplissant la chambre d’une odeur ténue. J’ai toujours détesté l’arôme de ces fleurs, sans doute parce que je les associe encore avec le jardin de notre enfance. Ce parfum me ramène au souvenir déroutant de mes sorties furtives, la nuit, pour écraser les platebandes jusqu’à en avoir des crampes aux jambes, en espérant voir blâmer au matin les gamins du quartier. Les jonquilles, si adulées de mon père.

Le bouquet termine sans grâce au fond de la poubelle. Je le remplace par son jumeau, reçu ce matin même alors que l’ancien n’a pas encore eu le temps de faner.

— Je n’ai pas le courage de lui dire que tu les détestes autant que moi.

Mes mains empestent leur odeur. Je les frotte contre les jambes de mon pantalon, en vain.

En quelques pas, je rejoins la fenêtre pour y jeter un coup d’œil. Le store soulevé d’un doigt révèle les toits à perte de vue, un paysage urbain et familier que j’observe chaque jour sans plus le voir. Mon cœur appartient à la ville, mais des envies de verdure et de grands espaces me rongent chaque semaine un peu plus. Je les chasse à grand coup d’heures perdues, de mondes virtuels, de rencontres inutiles et de journées de travail interminables.

Le silence opaque de la chambre est interrompu par le signal régulier de l’électro-cardioscope et le bourdonnement du respirateur. À force de les entendre, je ne leur prête plus la moindre attention. Ils font autant partie du décor que le lit médicalisé et les perfusions. Le reste n’évoque qu’une chambre ordinaire ; une commode recouverte de cadres et de photographies d’un temps révolu, une table de nuit où j’installe le nouveau bouquet de jonquilles envoyé par ma mère, un téléviseur extra-plat qui n’a plus la moindre utilité désormais.

Les draps se froissent à peine lorsque je m’assieds au bord du lit pour m’emparer de sa main. Ses doigts fins me paraissent aussi fragiles que du cristal, mais c’était déjà le cas, avant. Je les blottis au creux des miens et caresse le dos de sa main du pouce. Un geste répété des milliers de fois au fil des ans, pour la rassurer, la soutenir, lui prouver ma présence.

Ses cheveux roux se découpent sur l’oreiller blafard, choquants de vitalité et d’entrain. Les soins m’ont obligé à accepter de les faire raccourcir et je dois avouer que ce style à la garçonne lui va plutôt bien. Mais les boucles en cascade de ma petite sœur me manquent. Cette inconnue blême aux mèches hirsutes et aux cernes sombres n’évoque en rien la fillette passionnée et rieuse qu’elle a toujours été. Une petite fille que j’entraperçois toujours malgré les années écoulées et l’absence, le silence et les non-dits.

Plongée dans le coma depuis deux ans, Anja ne se ressemble plus.

— Je vais devoir retourner travailler, Ann…

Le baiser déposé sur son front ne lui soutire aucune réaction. Chaque fois, l’espoir s’immisce bêtement, poussant à croire à un battement de cils, un mouvement infime de la tête. Un espoir sans cesse perdu.

La main d’Anja refroidit peu à peu la mienne, comme si elle me soutirait avec lenteur ma force vitale sans pourtant jamais s’en nourrir. Ou peut-être s’agit-il simplement des bourrasques glacées qui soufflent à l’extérieur, manquant transpercer les vitres épaisses et leurs rideaux bleu pâle. Tout pour me convaincre que ce froid glacial ne provient pas de mon cœur.

— Regarde-moi, on me croirait tiré d’un roman historique. Bon vent, Max de Winter et Edward Rochester ! Faites place aux nouveaux romantiques !

Je ris sans joie. Anja a toujours adoré les œuvres d’époque, leurs héros Byroniens, désabusés et sulfureux. Même si les moins-que-rien ténébreux et caractériels qu’elle fréquentait l’ont vite faite déchanter sur les amants maudits.

J’abandonne un autre baiser sur son front livide avant de me relever. Du bout des doigts, je tâtonne mes poches à la recherche de mon badge avant de rejoindre la porte. Un dernier regard vers la fenêtre m’informe qu’il s’est déjà remis à neiger.

Je déteste l’hiver, encore plus que les jonquilles.

* *  *

Une série de couloirs, et le silence glacial des quartiers médicaux cède la place au brouhaha discret des bureaux. « Eradica » possède plusieurs gratte-ciels en plein cœur d’Amissum et s’affiche comme le nez au milieu de la figure. Toutes nos filiales ont été déclarées officielles, même si le doute demeure sur les activités de certaines d’entre elles. Dans un monde où voir les morts marcher reste un lieu commun en matière d’audiovisuel, on refuse encore d’imaginer que l’esprit puisse rester prisonnier des griffes du vivant. Mais cela importe peu aux compagnies comme la mienne qui portent, à travers le monde, des noms différents mais s’adonnent toutes aux mêmes vices. Si les âmes deviennent désormais si tangibles que la technologie permet de les capturer, alors comme tout produit, il existe quelqu’un pour en faire le commerce. Un commerce par ailleurs lucratif, où la compétition faisait rage jusqu’à ce qu’une seule entreprise rachète toutes les autres.

Ainsi, nous sommes devenus les chasseurs de primes exclusifs des âmes damnées et des fantômes du passé. Du moins, jusqu’à ce qu’un clan adverse au grand cœur décide de nous couper l’herbe sous le pied.

Sobres, professionnels et un peu tape-à-l’œil, les bureaux de notre quartier général mettent en avant juste assez de technologie pour faire comprendre à nos clients que notre travail ne laisse rien au hasard ou à de quelconques colifichets. Ici, pas de runes, de vaudou, de glyphes ou de compassion ; nous sommes une entreprise commerciale et la loi du plus fort prévaut. Aussi, pour éviter toute concurrence, nous versons dans le high tech, la précision informatique et gardons toujours une longueur d’avance. Du moins, il s’agit là de la version officielle.
Six mois se sont écoulés depuis la mission fatidique qui a ébranlé les fondations de mes certitudes. Pourtant, depuis, je continue d’obéir aux ordres, de me plier aux procédures et de ne jamais remettre en question les décisions de mes supérieurs. En apparence.

Les Rabatteurs se partagent un grand open space où les bureaux se suivent et se ressemblent tous. Uniformes impeccables, coupes de cheveux courtes, chaussures militaires et tatouages sur la nuque ; le moule des petites mains est d’autant plus flagrant lorsqu’on y est exposé en masse.

Mais les Rabatteurs ne sont plus mon problème.

À l’étage supérieur, que j’atteins en quelques volées de marches, les bureaux des Éclaireurs sont privés, même si leurs occupants ne font pas preuve de davantage d’individualisme. L’uniforme reste imposé jusqu’aux derniers échelons de notre branche d’Eradica. Il unifie et rassemble. Il lisse et arrondit les angles. Il efface, peu à peu, toute envie de se démarquer. De faire des vagues. Les Rabatteurs travaillent en troupeau, ils vivent en meute. Ce sont des habitudes qui ne se perdent pas.

Pourtant, les chasses se déroulent en solitaire. La compétition fait rage. Les crabes partagent peut-être le même panier, mais on démarquera toujours celui qui pincera le plus fort. Et on le récompensera. Je ne saurais dire comment sont choisis les Éclaireurs, encore moins les échelons supérieurs, mais je reste convaincu qu’on ne couronnera jamais un Rabatteur ayant pris soin d’en aider un autre. L’entraide en mission est une preuve de faiblesse si elle provient d’un collègue, d’échec si elle résulte d’un étranger. Ce genre-là d’entraide a failli me coûter mon poste.
Pourtant, ma mission d’initiation m’a permis d’atteindre le grade tant convoité d’Éclaireur. Le fait d’avoir gommé quelques détails dans mes rapports, d’en avoir enjolivés certains autres et d’avoir omis le plus important m’a sans doute rendu un grand service. Face à l’aide d’un étranger, l’administration fronce les sourcils et décote notre valeur dans ses revues annuelles aux Ressources Humaines. Mais je n’ose imaginer ce qui aurait pu découler de l’aveu suivant : « J’ai réussi ma mission grâce à un Sillonneur, auquel j’ai remis l’esprit qui possédait le plus de valeur, sur un coup de tête ». Parfois, je cauchemarde encore de me faire tirer les vers du nez par nos Extracteurs. Chargés de débriefer chacune de nos missions, ils soumettent chaque employé à une batterie d’interrogatoires pour s’assurer de rédiger des compte-rendu précis, transmis à la hiérarchie. Ces mêmes rapports que j’ai réussi à truquer par pur miracle, non pas que je croie encore à une telle chose. Sans doute mon Extracteur avait-il la tête ailleurs lors de mes entretiens. Ou bien mes capacités à déformer la réalité surpassent de loin la crédibilité que je leur attribuais jusque-là.

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Les Mots d’Eden – Intégrale

l'histoire≡ Extrait➔ Acheter le roman★ Avis de lecteurs♥‍ Mot de l'éditrice
"Les Mots d'Eden - Intégrale"

Le chemin parsemé d’embûches d’un adolescent gay vers l’acceptation de soi.

« Une plume, une histoire où l’émotion nous donne un noeud au ventre. »
Viou et ses drôles de livres

C’est la dernière année de lycée pour Eden le point final à son adolescence orageuse dans une petite ville des États-Unis, coincé entre une mère fantasque et un père aussi richissime qu’absent. La suite de sa vie, il compte l’écrire ailleurs, loin de cet univers étriqué.
Un univers soudain mis sens dessus dessous par la mort d’un autre élève, et par la détresse de son frère, qui bouleverse Eden. Mais comment pourrait-il s’y prendre pour approcher ce jeune homme, dans un milieu aussi réfractaire à toute forme de différence… ?

La très belle plume de Céline Etcheberry nous livre ici une histoire d’amour poignante qui sonne terriblement juste.

Format : Roman Poche
Style :
Romance, Drame
Éditeur :
 Milady Romance, collection Slash
Parution : 27 Janvier 2017

Extrait

J’avais voulu le suivre pour le remercier et continuer notre discussion. Les vapeurs de l’alcool me rendaient un peu trop affectueux et chassaient ma timidité maladive.

En entrouvrant la porte d’une des chambres, je l’avais découvert, embrassant avidement l’un des garçons maquillés qui l’avaient escorté à la soirée. J’étais resté un long moment à les regarder. Leurs souffles rauques et leurs corps pressés l’un contre l’autre emplissaient la pièce d’une tension palpable et électrisante. Je me sentais voyeur mais aussi étrangement privilégié. Peut-être même jaloux un instant, devant cette envie réciproque et l’intensité de leur baiser.

Lorsque la main de Nathan avait glissé sur la ceinture de son compagnon pour la défaire dans un cliquetis prometteur, j’avais refermé la porte et fui dans les étages, les joues encore rouges d’avoir été témoin de ce désir fiévreux.

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Les avis (tomes 1 & 2)

★ Mix de Plaisirs : 4/5 « La première chose qui m’a frappé quand j’ai commencé à lire Vers toi le premier tome de la série les mots d’Eden, c’est le style de l’auteur. (…) J’ai tout de suite été envoûtée par ses mots, et ses tournures de phrases. »
★ Boulevard des Passions (Zazazoo) : 4/5 « Je suis tombée sous le charme de la plume de l’auteur, mélancolique, poétique et envoûtante. (…) Un livre sensible (…) que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire. »
★ The Reading List of Ninie : 5/6 « J’aurais aimé en avoir encore plus, tellement j’ai été absorbée par l’histoire. (…) Je veux la suite immédiatement, là, maintenant, de suite. »
★ Le Monde de Mara : « J’ai beaucoup aimé l’écriture de l’auteur, tout en sobriété. L’émotion est présente tout au long du roman. (…) Je vous recommande cette histoire qui beaucoup plu ! »
★ Les lectures de Titou : « La plume est superbe, l’histoire est belle, poignante. (…) Je me suis beaucoup attachée à Eden et j’ai hâte de le retrouver. »
★ Sariahlit : « La plume de l’auteure est envoûtante et pleine de sensibilité : je me suis laissée emporter par son style, par ses tournures de phrases, par ses mots. »
★ Dans Notre Petite Bulle : « Sa plume est fluide, douce, sensuelle mais sombre aussi. Elle touche un sujet encore sensible en 2015 et le traite avec beaucoup de délicatesse et de beauté… jamais de vulgarité.  »
★ Mille et Une Pages : « C’est poétique, quelquefois violent, et optimiste ! Céline Etcheberry, nous livre un très beau premier tome et nous promet une série tout en délicatesse. »
★ Viou et ses Drôles de Livres : « Une romance sombre, plein de désarroi avec une pointe d’espoir tout de même.Un récit touchant. »
★ Toshokan : « Une plume touchante (…) J’espère que nous aurons vite la suite car j’ai bien envie de voir ce qu’il va advenir d’Eden. »
★ Psyche Tremens : « Eden se glisse dès le prologue auprès de nous tel un enfant discret, qui nous fixe en silence avant de s’éloigner simplement, mais que nous ne pouvons nous empêcher à notre tour de regarder continuer son chemin au fil des chapitres. »

Mot de l’éditrice

★ Eden est un jeune gay en plein questionnement sur sa sexualité et sur l’homophobie du monde qui l’entoure. C’est donc une histoire de coming-out, racontée avec une telle délicatesse et un tel réalisme que je suis sûre qu’elle parlera à beaucoup de personnes s’intéressant à ce sujet.

Mais je suis convaincue également qu’on n a pas besoin d’être gay, habitué de romances M/M ou même simplement sensibilisé à la cause pour venir à ce roman. Parce que Les Mots d’Eden, c’est avant tout l’histoire d’un garçon qui bascule de l’adolescence à l’âge adulte. L’histoire d’un garçon qui a des désirs, des envies, des peurs. Qui cherche la frontière entre l’amitié et l’amour. Qui aimerait croire que le « grand amour » existe. Et cette histoire-là, elle est universelle, elle nous concerne tous.

Il ne tient qu’à nous de considérer les romans LGBT pour ce qu ils sont : les histoires d’hommes et de femmes, tout simplement. Et celle-ci en particulier, portée par une plume magnifique, a tout pour vous séduire. En ce qui me concerne, je garde Eden dans un coin de mon coeur depuis ma première rencontre avec lui. À vous de le découvrir !

Broken Souls – Tome 1, Petrichor

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Petrichor est habitué aux missions difficiles. On ne sait jamais ce que les âmes perdues nous réservent, même lorsqu’on est là pour les délivrer de leurs tourments.

Et avec les spectres qui peuplent l’île sur laquelle il a été envoyé, il n’est pas au bout de ses surprises. Coupé du monde, confronté à une histoire sordide dont il démêle les fils un à un, Petrichor pourrait bien basculer dans le piège de la solitude et la noirceur qu’elle entraîne… si Calame ne débarquait pas à son tour sur ces rivages désolés.

Appartenant à l’organisation adverse, qui capture les âmes pour les revendre au meilleur prix, tout le sépare de Petrichor. Pourtant, ils ne tardent pas à unir leurs forces face au danger qui les menace, outrepassant tous les interdits que leur imposent leur don et les deux institutions rivales pour lesquelles ils travaillent.

Format : Roman
Style :
 
Horreur, Fantastique
Éditeur : Milady, collection Emma
Parution : 24 Août 2016

Découvrir le début du premier chapitre

Coupés du monde
Un seul coup d’œil dans le rétroviseur m’informe que Lucy boude. Ses petites joues rougies, ses yeux verts et limpides me lançant des éclairs, et sa moue morose trahissent son ressentiment.— Je n’en aurai pas pour longtemps, Lucy. Et puis tu aimes bien passer du temps chez Mila, tu le sais.Silence. La meilleure arme au monde, et ma fille de quatre ans la maîtrise déjà à la perfection.Sous une pluie torrentielle, je navigue parmi les résidences colorées du quartier touristique. « Pour toujours me sentir en vacances », a plaidé ma sœur lorsqu’elle a fait l’acquisition d’une maison idyllique en bord de mer. Volets bleu ciel, murs rose bonbon, planches de surf et patio donnant sur l’océan. Le rêve. Son rêve, du moins. Le mien consiste davantage en un appartement au dernier étage d’un gratte-ciel interminable, où rien ni personne ne peut m’atteindre. Avec visiophone et beaucoup de verrous. Mais nous n’avons pas vu les mêmes choses, heureusement. Je m’en assure à chaque instant, quitte à essuyer les bouderies de Lucy.Lorsque je me gare enfin sous le porche, Mila nous attend déjà devant la porte ouverte. Comment un simple détail peut-il paraître si accueillant ? Je me le demande en jetant un regard vers l’intérieur chaleureux, où je peux apercevoir la lumière tamisée d’un feu qui brûle dans la cheminée. Ma culpabilité s’érode d’un pouce ; même en colère, Lucy sera bien, ici. Après tout, Mila et son compagnon sont sa seconde famille, un peu plus chaque jour.

Une fois sortie de la voiture, Lucy se précipite à la rencontre de sa tante, pour venir s’agripper à ses cuisses. D’une main tendre, j’effleure la chevelure blonde de ma fille, rajuste sa natte en lui souriant. Comme avant chaque mission, j’aime contempler ce pour quoi je me bats. Malgré son chagrin, Lucy finit par se jeter à mon cou quand je m’agenouille pour la prendre dans mes bras. Après un dernier baiser, elle s’enfuit à l’intérieur, retrouvant déjà ses marques.

— Combien de temps, cette fois ?

La voix de Mila me tire de mes pensées. Je me relève en époussetant mon pantalon noir d’un geste distrait.

Je répète comme un peu plus tôt :

— Pas longtemps.

Au moins une promesse que je pourrai tenir.

— Je pars dès ce soir, je devrais arriver en pleine nuit. Nous avons prévu quatre jours, cinq tout au plus.

Mila hoche la tête. L’éclat inquiet de ses yeux ne colle pas avec son sourire.

— Tout ira bien, je sais déjà ce que nous allons trouver, la rassuré-je.

Un mensonge, cette fois, mais il a l’avantage de l’apaiser un peu.

Comme je l’ai fait pour Lucy, je passe une main sur les cheveux de ma sœur, puis l’attire contre moi. Je ne manque aucune occasion de serrer ceux que j’aime contre mon cœur. On ne sait jamais de quoi demain sera fait.

— Fais attention, Pietro, murmure-t-elle contre mon oreille en me rendant mon étreinte.

— Toujours.

*

Après une demi-heure de route, je me gare sur le petit parking privé d’un immeuble qui ne paiae pas de mine. « Agence Nationale d’Investigation et de Défense Animalière, » clame une enseigne dévorée par les ombres. Officiellement, l’ANIDA œuvre à la protection écologique, par tous les moyens imaginables. Pourtant, ceux d’entre nous qui participent aux activités plus discrètes de la branche que nous sommes venus à surnommer affectueusement « le Nid » défendent les droits d’une toute autre espèce.

Quelques marches me mènent à l’entrée de service. Une porte dérobée émet un petit « bip » quand j’accole mon badge au système d’ouverture, puis s’écarte sans un bruit. Une autre série d’escaliers à peine éclairés m’entraîne jusqu’au deuxième sous-sol. Je traverse un couloir froid, exempt de toute décoration, une coursive semblable à n’importe quelle entrée de cave. Enfin, après une autre porte de sécurité, je me retrouve dans un sas sombre. Le battant se referme derrière moi. Je patiente quelques secondes, mon souffle pour seul compagnon, résonnant à mes oreilles. Quand la fermeture hermétique est vérifiée par l’une de ces machines auxquelles je ne comprends rien, la seconde porte s’ouvre et dévoile l’effervescence qui agite l’étage.

Malgré l’heure tardive, le Nid bourdonne d’activité.

— Bonsoir, Petrichor.

— Bonsoir, Claudie. Tout va bien ?

Nul n’oserait prendre pour une simple hôtesse d’accueil la jeune femme aux formes aussi généreuses que son regard est sévère, assise derrière le long bureau face à l’entrée. De ce point stratégique, Claudie surveille les allées et venues de ses agents.

— Pour le moment, répond-t-elle comme à chaque fois que je lui pose la question.

À croire qu’elle s’attend à ce que la situation dégénère à tout instant. Peut-être n’a-t-elle pas tort de se méfier.

— Le dossier complet t’attend à la Ménagerie. Nous avons aussi prévu un véhicule particulier, pour te rendre sur les lieux.

— Je pouvais très bien me servir de ma voiture.

— J’aimerais tout autant que tu arrives avant l’Apocalypse, commente-t-elle en parcourant quelques feuillets avant de me les tendre, un léger sourire étirant ses lèvres pleines.

— Tu vas faire de la peine à mon pauvre bolide.

— Ton pot de yaourt, tu veux dire.

Je hausse les épaules. Elle marque un point : ma vieille Fiat 500 d’époque a vu des jours meilleurs. Je parcours les papiers brièvement avant de me mettre en route.

— La Ménagerie est de l’autre côté, me taquine Claudie tandis que je m’éloigne vers un couloir.

Après un petit salut ironique par-dessus mon épaule, je continue mon chemin. La mission peut bien attendre quelques minutes.

Le court trajet jusqu’à l’autre bout des locaux me paraît pourtant interminable. Je m’arrête sans cesse pour saluer des collègues ou répondre aux questions de quelque nouveau venu. Même en tenue de civil, il faut croire que mon visage sérieux me donne des airs de vétéran.

Parmi le dédale des couloirs, j’aperçois enfin un visage familier, au sourire distrait. Celui d’un homme à la mise sobre et aux cheveux blonds ébouriffés, qui se tourne vers moi lorsque je l’interpelle.

— Antan, est-ce que tu as vu Saccharine ?

— Elle récupère à l’Antre.

— Tout va bien ?

— À peu près. Le sillon était délicat.

— Merci.

Je reprends mon chemin, une pointe d’inquiétude aiguillonnant mon cœur. Il est rare d’avoir besoin de se remettre plus de quelques heures après une mission. Même si certaines d’entre elles s’avèrent difficiles, peu d’entre nous restent longtemps à l’Antre, ce dortoir douillet mis à disposition des Sillonneurs. Rien ne vaut le calme et la sûreté de son propre chez soi.

Au début, j’ai eu du mal à m’habituer aux sobriquets de ces personnes que je fréquente chaque jour. Il n’est pas dans mes habitudes d’appeler les gens par un surnom, encore moins si je ne l’ai pas choisi moi-même. Pourtant, ici, par souci de discrétion et de sécurité, aucun d’entre nous ne connaît l’identité des autres employés du Nid. Personne hormis Claudie, qui garde ces informations précieuses sous clef, je ne sais où.

Après un autre sas, j’atteins ma destination. Cette partie du sous-sol est insonorisée, pour permettre aux agents de reprendre des forces sans la moindre distraction. Je retire ma vieille paire de Dr. Martens usées et la laisse à l’entrée, avant de me diriger au bout du couloir. Mes chaussettes frottent doucement contre la moquette épaisse. La porte s’ouvre sans un bruit sur une série de lits confortables, bien loin des lits de camp auxquels on pourrait s’attendre dans ce genre de dortoirs. Enfin, je l’aperçois.

Allongée sur le couchage le plus éloigné, Saccharine se repose, un bras en travers du visage. Ses cheveux blonds éparpillés sur l’oreiller captent la faible lumière des diodes disposées le long des murs.

Je m’approche sans un mot, observant la fine silhouette de mon amie sous le drap léger. À la façon dont son corps se tend lorsque je m’assois près d’elle, au bout du lit, je devine qu’elle ne dort pas. Ma main effleure sa cheville gelée.

— Si dur que ça ?

Un simple soupir me répond, puis elle acquiesce. Son bras retombe à ses côtés et Saccharine se redresse finalement pour venir m’enlacer longtemps, avant de s’installer contre moi, lovée autour de ma taille.

Mes doigts caressent son front pâle et j’y dépose un baiser.

— Je ne supporte pas ça, quand ce sont des enfants, avoue-t-elle. Et ils étaient deux…

Mon sourire l’apaise à peine. Saccharine sait que je ressens la même chose.

— Tu as réussi à les faire passer ?

— Oui, non sans mal. Le second a pris peur quand son frère est parti.

— Et le sillon ?

— Refermé. Petrichor…

D’un geste distrait, ma main parcourt une mèche dorée jusqu’à la pointe.

— Oui ?

— Claudie m’a dit que tu partais ce soir. Fais attention.

— Toujours.

— Non, je suis sérieuse. Je crois que je n’étais pas seule sur le coup.

— Tu veux dire qu’on aurait envoyé un autre Sillonneur ? Tu sais bien que c’est la juridiction du Nid, ici. Dans tout l’État, et même le suivant.

— Oui, je sais tout ça. Mais ce n’était pas un Sillonneur.

Mon sourcil relevé la pousse à continuer.

— J’ai trouvé un cube, dans la chambre que j’ai nettoyée.

— Tu l’as…

— Oui, je l’ai détruit. Je crois qu’un Rabatteur essayait de capturer ces gamins, mais qu’ils se sont montrés plus malins que lui.

— Tu l’as…

— Oui ! Je l’ai signalé à Claudie.

— Ce n’est pas la première fois que j’entends ça. Hyalin en a aussi trouvé un pendant sa dernière mission. Il est arrivé trop tard.

— C’est pour ça que je te mets en garde. Ça fait beaucoup de coïncidences.

Mon hochement de tête pensif ne la convainc pas.

— Je sais que tu pars pour plusieurs jours, Petri’. Alors si ça sent mauvais, mets les voiles.

— Promis.

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Vers toi – Les Mots d’Eden 1

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"Les Mots d'Eden - Vers toi"

C’est la dernière année de lycée pour Eden – le point final à son adolescence orageuse dans une petite ville des États-Unis, coincé entre une mère fantasque et un père aussi richissime qu’absent. La suite de sa vie, il compte l’écrire ailleurs, loin de cet univers étriqué. Un univers soudain mis sens dessus dessous par la mort d’un autre élève, et par la détresse de son frère, qui bouleverse Eden. Mais comment pourrait-il s’y prendre pour approcher ce jeune homme, dans un milieu aussi réfractaire à toute forme de différence… ?

Format : Roman
Style :
Romance, Drame
Éditeur :
 Milady (Bragelonne), collection Emma
Parution : 14 Janvier 2015

Découvrir le début du prologue

Prologue
Un piano sombre recouvert de poussière occupait l’une des pièces inhabitées de la maison. Je me souviens que lorsque j’étais petit, j’aimais me glisser dans cette chambre en m’assurant que personne ne pouvait me voir. Je me hissais sur le siège à grand mal pour venir effleurer ses touches religieusement et je n’osais pas jouer. Des notes fantômes envahissaient mon esprit tandis que je me rappelais une silhouette aux cheveux longs assise à cet endroit. Je ne sais plus l’âge que j’avais, mais ce vieux souvenir était teinté de soleil et de musique, ainsi que du sourire de celle qui comptait alors le plus pour moi.

Ma mère, Hope.

Je savais que je n’avais pas le droit de mettre le pied dans ce recoin désaffecté que plus personne ne visitait depuis quelques années déjà. Je me rendais coupable d’essayer de me rattacher à un passé que je croyais meilleur. Les doigts salis par la poussière des touches blanches et noires que je caressais distraitement en m’imaginant jouer les mélodies de ma plus jeune enfance, je m’accusais moi-même de m’être à nouveau glissé dans cette pièce interdite. Je savais que j’aurais droit à une énième correction de la part de mon père mais en ces instants nostalgiques, cela n’avait plus grande importance.

La chambre était laissée à l’abandon et on y retrouvait les vestiges d’une vie interrompue trop tôt. Un gilet de laine douce, de ceux qu’on aime à porter quitte à les user jusqu’à la trame, était encore juché sur un fauteuil confortable. Un livre était égaré sur son accoudoir et il m’arrivait d’aller en effleurer la couverture d’un doigt enfantin pour en distinguer les lettres. Je me souviens d’avoir enfin osé les noter un jour pour pouvoir réussir à les déchiffrer tandis que j’apprenais la lecture.

« Mrs Dalloway ».

Quelques mois durant, je n’avais pas compris ce que pouvait bien signifier le titre d’un tel ouvrage, et j’en étais venu à croire que c’était là le prénom de celle que j’avais toujours appelée « Maman ». J’en avais fait le sujet de mes pages d’écriture journalières, et je couvrais les lignes de ce nom déniché par hasard, formant des lettres rondes et maladroites en l’honneur d’un personnage de fiction que je ne découvrirais que des années plus tard.

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Les avis

★ Mix de Plaisirs : 4/5 « La première chose qui m’a frappé quand j’ai commencé à lire Vers toi le premier tome de la série les mots d’Eden, c’est le style de l’auteur. (…) J’ai tout de suite été envoûtée par ses mots, et ses tournures de phrases. »
★ Boulevard des Passions (Zazazoo) : 4/5 « Je suis tombée sous le charme de la plume de l’auteur, mélancolique, poétique et envoûtante. (…) Un livre sensible (…) que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire. »
★ The Reading List of Ninie : 5/6 « J’aurais aimé en avoir encore plus, tellement j’ai été absorbée par l’histoire. (…) Je veux la suite immédiatement, là, maintenant, de suite. »
★ Le Monde de Mara : « J’ai beaucoup aimé l’écriture de l’auteur, tout en sobriété. L’émotion est présente tout au long du roman. (…) Je vous recommande cette histoire qui beaucoup plu ! »
★ Les lectures de Titou : « La plume est superbe, l’histoire est belle, poignante. (…) Je me suis beaucoup attachée à Eden et j’ai hâte de le retrouver. »
★ Sariahlit : « La plume de l’auteure est envoûtante et pleine de sensibilité : je me suis laissée emporter par son style, par ses tournures de phrases, par ses mots. »
★ Dans Notre Petite Bulle : « Sa plume est fluide, douce, sensuelle mais sombre aussi. Elle touche un sujet encore sensible en 2015 et le traite avec beaucoup de délicatesse et de beauté… jamais de vulgarité.  »
★ Mille et Une Pages : « C’est poétique, quelquefois violent, et optimiste ! Céline Etcheberry, nous livre un très beau premier tome et nous promet une série tout en délicatesse. »
★ Viou et ses Drôles de Livres : « Une romance sombre, plein de désarroi avec une pointe d’espoir tout de même.Un récit touchant. »
★ Toshokan : « Une plume touchante (…) J’espère que nous aurons vite la suite car j’ai bien envie de voir ce qu’il va advenir d’Eden. »
★ Psyche Tremens : « Eden se glisse dès le prologue auprès de nous tel un enfant discret, qui nous fixe en silence avant de s’éloigner simplement, mais que nous ne pouvons nous empêcher à notre tour de regarder continuer son chemin au fil des chapitres. »

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Sans toi – les mots d’Eden 2

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MiladyLesMotsdEden2Depuis qu’il s’est installé à New York pour ses études, Eden apprend à vivre avec l’absence de Damien, parti en école militaire. Mais la lettre qu’il vient de recevoir va ébranler tout son courage et sa foi en l’avenir.

Lorsque son nouvel ami Jules, étudiant comme lui, le voit sombrer dans le chagrin, il décide de prendre les choses en main. Grâce à son soutien, Eden finit par accepter de se rendre chez un psychothérapeute. Malheureusement, l’homme en question se révèle dangereusement séduisant… Ce qui devait être une aide pour Eden se transforme bientôt en un jeu qui le dépasse, et à cause duquel le jeune homme pourrait perdre bien plus que ce qu’il imagine.

Format : Roman
Style :
 
Romance, Drame
Éditeur : Milady (Bragelonne), collection Emma
Parution : 19 Août 2015

Découvrir le début du prologue

Prologue

Une averse engloutissait les bâtiments de vieille pierre, les rendant presque invisibles. Cachés sous des rideaux de pluie battante, on les devinait au loin entre les arbres touffus et centenaires.

Sur la droite, on apercevait les casernes, avachies contre une large chapelle qui étouffait le reste du campus de ses tours de granite.

L’allée centrale menait aux bâtiments administratifs et aux cantines. Flanquée de statues à la gloire de dirigeants passés, elle était aussi spacieuse que déserte. Chaque buisson était taillé au millimètre près. Un sentiment d’ordre permanent se dégageait de l’ensemble.

Au fond du vaste domaine de l’académie militaire était installé un cimetière discret, réservé aux anciens officiers issus de cette école et tombés au combat.

À gauche enfin, un parcours arboré menait aux zones d’entraînement. La garnison y avait accès en permanence et les utilisaient de jour comme de nuit. On y trouvait un simple gymnase mais aussi une piscine. Plus loin s’étendaient différentes sections de mise en situation.

Certains endroits restent à jamais gravés dans votre esprit. Si l’on vous demande de décrire l’école où vous alliez enfant, le lieu de votre premier baiser, ou ce que vous faisiez en apprenant la mort d’un proche, il arrive que, de votre mémoire, surgisse un détail, un décor. Au-delà du souvenir, c’est l’émotion qui vous marque et imprime à votre cœur l’empreinte de votre vision. L’académie militaire de Damien s’imposa à moi dans toute sa froide grandeur. Encore aujourd’hui, si j’évoque ce jour pluvieux, je peux sentir sur ma peau le tissu humide de mon blouson ; humer l’air lourd et chargé des odeurs de poudre ; et réprimer les frissons de colère et de frustration face à ce que j’y vécus.

J’avais anticipé la taille impressionnante de cet établissement, puisqu’il comptait parmi les plus réputés du pays. Je m’étais douté aussi qu’il serait protégé puisqu’il abritait les futurs gradés de notre nation. Il ne s’agissait peut-être pas de la meilleure école, mais elle n’avait pas à pâlir face à ses concurrentes. Toutefois, je ne m’étais pas attendu à ce qu’elle se trouve sous la même surveillance que n’importe quelle autre base militaire. J’étais habitué aux campus des universités ouvertes au public, où malgré une sécurité relative on pouvait aller et venir comme bon nous semblait. Je m’étais imaginé qu’il s’agirait là d’un lieu similaire, à la différence près que les élèves porteraient l’uniforme. J’étais affreusement loin du compte. Deux soldats en gardaient les portes closes et un troisième se tenait sur un mirador près de l’entrée.

L’endroit n’avait rien d’une cour de récréation.

Il me fallut batailler longtemps avec les militaires pour qu’on daigne me répondre, d’un ton empli de dédain et à la méchanceté à peine dissimulée. L’endroit n’admettait pas les civils, on ne faisait pas entrer les gens comme moi. J’avais beau venir de loin, être motivé par un pressentiment grandissant qui m’avait empêché de dormir depuis des jours, personne ne semblait affecté par ma demande. Ils ne faisaient que leur travail et protégeaient l’accès à des centaines d’autres recrues. Je ne me rendais pas compte de l’ampleur de ma démarche, me sentant comme nombre d’autres visiteurs avant moi unique dans ma situation. Je n’imaginais pas combien de gens mal intentionnés pouvaient prendre comme cible les futurs défenseurs du pays.

La frustration m’envahit, électrisante, et je me sentis capable du pire pour me débarrasser de ce sentiment. L’académie était perdue en pleine campagne, flanquée de forêts au sud et à l’est, et de champs. On ne pouvait y parvenir qu’après une bonne heure de route, impossible donc de repartir à pied, encore moins d’interpeller un Le mien reparti depuis longtemps, je me retrouvais paumé au milieu de nulle part, sans même un hôtel réservé pour la nuit. Je m’étais montré négligent.

Les minutes s’écoulèrent, paresseuses, tandis que j’attendais, assis devant l’entrée de l’académie. Une poignée de secondes peut vous sembler durer des heures. J’eus l’impression qu’un siècle se passait avant que le spectacle ne change, à l’approche d’autres soldats. Les deux gardiens discutèrent avec eux et quelques regards furent jetés dans ma direction. Puis les nouveaux venus prirent la relève et les autres gardes s’éloignèrent sans un autre coup d’œil.

Je me souviens encore de l’homme qui vint me demander qui je souhaitais voir. Mais ce qui me marqua surtout, ce fut son regard lorsque j’évoquais le nom de mon ami. Le soldat avait une dizaine d’années de plus que moi. Il ne devait pas s’agir d’un élève mais bien d’un militaire qui avait été affecté à l’académie pour en assurer la protection. Ses cheveux blond cendré était coupés ras, comme ceux de tous les autres garçons que j’avais vus ici. Sa joue arborait une cicatrice profonde qui courait du dessous de son œil gauche jusqu’à son oreille. Il n’avait l’air ni mauvais ni condescendant, et à ma réponse il hocha simplement la tête avant de s’éloigner.

Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre et encore moins si j’étais censé patienter. Je n’avais toutefois nulle part où aller et je restai donc planté là à suivre du regard cet inconnu jusqu’à ce qu’il atteigne les bâtiments administratifs. Après de longues minutes, il en ressortit pour revenir jusqu’à moi du même pas cadencé, l’expression neutre. Ce n’est que lorsqu’il eut rejoint la grille que le couperet tomba.

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★ Commentaire Amazon : « Il est rare qu’une saga m’interpelle autant, pourtant j’ai aimé retrouvé Eden dans sa nouvelle vie New Yorkaise. J’ai été tenu en haleine par les différentes péripéties jusqu’à la fin. J’ai aimé des personnages, détesté d’autres et n’ai pu relâcher le livre avant de l’avoir terminé. »

★ Bientôt.