Sans toi – les mots d’Eden 2

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MiladyLesMotsdEden2Depuis qu’il s’est installé à New York pour ses études, Eden apprend à vivre avec l’absence de Damien, parti en école militaire. Mais la lettre qu’il vient de recevoir va ébranler tout son courage et sa foi en l’avenir.

Lorsque son nouvel ami Jules, étudiant comme lui, le voit sombrer dans le chagrin, il décide de prendre les choses en main. Grâce à son soutien, Eden finit par accepter de se rendre chez un psychothérapeute. Malheureusement, l’homme en question se révèle dangereusement séduisant… Ce qui devait être une aide pour Eden se transforme bientôt en un jeu qui le dépasse, et à cause duquel le jeune homme pourrait perdre bien plus que ce qu’il imagine.

Format : Roman
Style :
 
Romance, Drame
Éditeur : Milady (Bragelonne), collection Emma
Parution : 19 Août 2015

Découvrir le début du prologue

Prologue

Une averse engloutissait les bâtiments de vieille pierre, les rendant presque invisibles. Cachés sous des rideaux de pluie battante, on les devinait au loin entre les arbres touffus et centenaires.

Sur la droite, on apercevait les casernes, avachies contre une large chapelle qui étouffait le reste du campus de ses tours de granite.

L’allée centrale menait aux bâtiments administratifs et aux cantines. Flanquée de statues à la gloire de dirigeants passés, elle était aussi spacieuse que déserte. Chaque buisson était taillé au millimètre près. Un sentiment d’ordre permanent se dégageait de l’ensemble.

Au fond du vaste domaine de l’académie militaire était installé un cimetière discret, réservé aux anciens officiers issus de cette école et tombés au combat.

À gauche enfin, un parcours arboré menait aux zones d’entraînement. La garnison y avait accès en permanence et les utilisaient de jour comme de nuit. On y trouvait un simple gymnase mais aussi une piscine. Plus loin s’étendaient différentes sections de mise en situation.

Certains endroits restent à jamais gravés dans votre esprit. Si l’on vous demande de décrire l’école où vous alliez enfant, le lieu de votre premier baiser, ou ce que vous faisiez en apprenant la mort d’un proche, il arrive que, de votre mémoire, surgisse un détail, un décor. Au-delà du souvenir, c’est l’émotion qui vous marque et imprime à votre cœur l’empreinte de votre vision. L’académie militaire de Damien s’imposa à moi dans toute sa froide grandeur. Encore aujourd’hui, si j’évoque ce jour pluvieux, je peux sentir sur ma peau le tissu humide de mon blouson ; humer l’air lourd et chargé des odeurs de poudre ; et réprimer les frissons de colère et de frustration face à ce que j’y vécus.

J’avais anticipé la taille impressionnante de cet établissement, puisqu’il comptait parmi les plus réputés du pays. Je m’étais douté aussi qu’il serait protégé puisqu’il abritait les futurs gradés de notre nation. Il ne s’agissait peut-être pas de la meilleure école, mais elle n’avait pas à pâlir face à ses concurrentes. Toutefois, je ne m’étais pas attendu à ce qu’elle se trouve sous la même surveillance que n’importe quelle autre base militaire. J’étais habitué aux campus des universités ouvertes au public, où malgré une sécurité relative on pouvait aller et venir comme bon nous semblait. Je m’étais imaginé qu’il s’agirait là d’un lieu similaire, à la différence près que les élèves porteraient l’uniforme. J’étais affreusement loin du compte. Deux soldats en gardaient les portes closes et un troisième se tenait sur un mirador près de l’entrée.

L’endroit n’avait rien d’une cour de récréation.

Il me fallut batailler longtemps avec les militaires pour qu’on daigne me répondre, d’un ton empli de dédain et à la méchanceté à peine dissimulée. L’endroit n’admettait pas les civils, on ne faisait pas entrer les gens comme moi. J’avais beau venir de loin, être motivé par un pressentiment grandissant qui m’avait empêché de dormir depuis des jours, personne ne semblait affecté par ma demande. Ils ne faisaient que leur travail et protégeaient l’accès à des centaines d’autres recrues. Je ne me rendais pas compte de l’ampleur de ma démarche, me sentant comme nombre d’autres visiteurs avant moi unique dans ma situation. Je n’imaginais pas combien de gens mal intentionnés pouvaient prendre comme cible les futurs défenseurs du pays.

La frustration m’envahit, électrisante, et je me sentis capable du pire pour me débarrasser de ce sentiment. L’académie était perdue en pleine campagne, flanquée de forêts au sud et à l’est, et de champs. On ne pouvait y parvenir qu’après une bonne heure de route, impossible donc de repartir à pied, encore moins d’interpeller un Le mien reparti depuis longtemps, je me retrouvais paumé au milieu de nulle part, sans même un hôtel réservé pour la nuit. Je m’étais montré négligent.

Les minutes s’écoulèrent, paresseuses, tandis que j’attendais, assis devant l’entrée de l’académie. Une poignée de secondes peut vous sembler durer des heures. J’eus l’impression qu’un siècle se passait avant que le spectacle ne change, à l’approche d’autres soldats. Les deux gardiens discutèrent avec eux et quelques regards furent jetés dans ma direction. Puis les nouveaux venus prirent la relève et les autres gardes s’éloignèrent sans un autre coup d’œil.

Je me souviens encore de l’homme qui vint me demander qui je souhaitais voir. Mais ce qui me marqua surtout, ce fut son regard lorsque j’évoquais le nom de mon ami. Le soldat avait une dizaine d’années de plus que moi. Il ne devait pas s’agir d’un élève mais bien d’un militaire qui avait été affecté à l’académie pour en assurer la protection. Ses cheveux blond cendré était coupés ras, comme ceux de tous les autres garçons que j’avais vus ici. Sa joue arborait une cicatrice profonde qui courait du dessous de son œil gauche jusqu’à son oreille. Il n’avait l’air ni mauvais ni condescendant, et à ma réponse il hocha simplement la tête avant de s’éloigner.

Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre et encore moins si j’étais censé patienter. Je n’avais toutefois nulle part où aller et je restai donc planté là à suivre du regard cet inconnu jusqu’à ce qu’il atteigne les bâtiments administratifs. Après de longues minutes, il en ressortit pour revenir jusqu’à moi du même pas cadencé, l’expression neutre. Ce n’est que lorsqu’il eut rejoint la grille que le couperet tomba.

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★ Commentaire Amazon : « Il est rare qu’une saga m’interpelle autant, pourtant j’ai aimé retrouvé Eden dans sa nouvelle vie New Yorkaise. J’ai été tenu en haleine par les différentes péripéties jusqu’à la fin. J’ai aimé des personnages, détesté d’autres et n’ai pu relâcher le livre avant de l’avoir terminé. »

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